Day 233: Medellín & Guatapé

Les sensations du Chicamocha Canyon encore dans nos corps, nous sautons, avec François sous le bras, dans un bus de nuit de Bucaramanga à Medellín où nous arrivons le lendemain à 6h. Nous sommes étonnamment plutôt bien reposés et prenons le métro pour Prado où nous passerons les deux nuits prochaines.

Nous voilà – à la découverte du terrain d’action de Pablo Escobar: Medellín, avec ses statues Botero, ses glandeurs de rues et ses mille et un petits magasins à trois roues, est d’un charme particuler. Les produits phares vendus dans la rue comprennent quasiment tout le temps des chewing gums, cigarettes, bonbons, fruits et légumes et – à ne surtout pas oublier – des minutes téléphoniques (COP 100-200 par minute, environ 3 à 6 centimes par minute) essentielles à la vie colombienne.

Cette ville anciennement très dangereuse nous paraît d’une part bizarre quand nous nous baladons dans les quartiers rouges mais de l’autre part, aussi, étrangement belle dans son ensemble - surtout vue depuis le toit de notre hostel ou encore du « métro cable ». Ce dernier est un téléphérique relliant deux bouts de la ville et nous amène aussi au Parque Arví le lendemain. Les quelques heures passées sur les sentiers naturels nous permettent d’aérer un peu la tête bien remplie des impressions de cette ville à briques rouge. Même si François trouve que « ça n’a riiien à voir » avec la qualité des sentiers suisses …

Après une soirée au barrio Poblado dans un superbe restaurant italien (ahhh, mozzerella di buffala !), nous partons en direction de Guatapé, où nous comptons retrouver le vert. En sortant de la ville, la police arrête notre bus et contrôle soigneusement notre visa – François et Yann sont tout de suite reconnus comme turistas avec leurs yeux bleus et cheveux blonds – seule Yvonne réussit à se faire passer comme Colombienne pendant les trois premières minutes. Après, elle aussi, doit montrer patte blanche.

Après avoir serré les mains des deux officiers, le moteur du bus se remet à pétarader et ainsi, le voyage continue. Deux heures plus tard, nous mettons le pied dans le village touristique mais bucolique de Guatapé. Lors d’une limonada trop sucrée, nous décidons de passer la nuit à la Casa Encuentro Boutique Hostal qui s’avère être un hit – et nous y passerons trois nuits en tout, en compagnie de Philippe, un fribourgois au dialecte Seislerdüütsch, qui s’est tellement plu ici qu’il y séjourne depuis plus de 21 jours. On se croit un peu en Suisse en été: de petits lacs, des vaches fribourgeoises et beaucoup de vert - manque juste encore du bon chocolat suisse (que François sort miraculeusement de son sac à dos – merci au supermarché Jumbo vendant du « Villars » !)

Nos matins commencent avec une petite traversée dans le lac juste en bas de la maison – ah, ça rafraîchit – suivi par le super-duper petit déjeuner préparé par Natalie et sa maman, l’artiste Maria. Elle a décoré toute la maison avec ses œuvres d’art et a embelli chaque coin de l’hostal avec ses mosaïques – l’endroit parfait pour faire le plein de l’âme.

Nous faisons le tour du lac et montons El Peñol, « La roca la más bonita de Colombia » selon les locaux. Les 750 marches nous rendent essoufflés mais la vue est simplement incroyable. Deux japonais se font des selfies avec leur drone – peut-être est-ce le début d’une nouvelle mode « selfie » en voyage ? Après toutes ces activités sportives, nous goûtons enfin la Bandeja Paisa, un remplit-ventre accompagné d’une enième Club Colombia, un vrai coup de foudre, surtout entre Yvonne et sa Negra.

Le deuxième soir, nous décidons tous de faire un « bonfire », un feu de camp, dans le jardin de Maria et lors de chorizos, patates, oignons et bananes au chocolat non-sucré (yo!), nous discutons du passé de ce pays merveilleux, des Amériques et de l’amour des voyageurs. Le lendemain, avec English Tony qui nous a rejoint depuis Bucaramanga, nous décidons de faire un paintball dans une des villas de Pablo, la Manuela – nommée d’après sa fille. Même si c’est une journée un peu trop « touriste de base », ça ajoute un peu de piment pour les chicos qui courent partout sur le terrain pour éviter de se faire tirer dessus. Yvonne - frappée d’un coup par les faits vécus au Guatemala – les admire de loin pendant les jeux.

Le soir, nous mangeons la truite, à notre surprise une spécialité du coin : servie avec des crevettes, au fromage, aux champignons ou à l’ail – ça fait un moment que nous n’en avions pas mangée. Et après la comida locale pleine de riz, frijoles, carne a la plancha, arepas, petits gâteaux à la plantaine et salade, c’est un changement bienvenu.

Le dernier jour, nous partons tous dans d’autres directions : François, English Tony et Yann vont à 70km au sud de Medelín, à Jerico, pour voler en parapente le lendemain, Yvonne décide de passer deux nuits à Rio Claro, une réserve naturelle à trois heures de bus à l’est de Guatapé. Philippe, quant à lui, est motivé à continuer son voyage en direction de Bucaramanga, où il effectuera le même cours de parapente avec Richi, Russel et Co. comme François et Yann deux semaines auparavant – le monde est merveilleusement petit, des fois !