Day 268: Quilotoa Trek (4000m) & Baños

Nous partons en direction du sud: cela sera notre dernière aventure à trois. Cela fait bientôt deux mois que nous voyageons avec Señor Gordito Francisco et nous nous sommes un peu habitués à l’avoir autour de nous. En effet, cette troisième énergie nous donne par moment de nouvelles forces pour continuer à découvrir les Amériques puisque ce n’est pas toujours évident de s’extasier devant chaque église/monument/montagne/musée de la même façon. Depuis que nous voyageons à trois, nous sommes aussi d’avantage motivés de nous bouger un peu plus (eh oui, cet as du sport nous file un coup de vieux…) et nous nous contenons probablement quelques minutes de plus avant d’exploser l'un devant l’autre :-)…

A trois, nous avons aussi pris nos petites habitudes: le « cafeciiito » obligatoire pour les chicos, accompagné par un « cappuccino con mucha espuuuuma, por favooor » pour Yvonne. Les midis, on mange le traditionnel « almuerzo ejecutivo » ensemble dont François en a déjà marre depuis un petit moment : trop c’est trop. Trop de arroz, de pollo frito, de frijoles, d’aguacate, de ensalada sin salsa pero con mucho limón. Étonnement, Yvonne et Yann ne sont pas encore si fatigués des mets locaux. Ou autrement dit : ils ont déjà passé leur « low-point arroz-frijoles-je-n’en-peux-vraiment-plus » en Amérique Centrale, et sont maintenant à nouveau réceptifs aux saveurs du continent de Colomb. Buen provecho !

Deux heures après avoir quitté Quito, nous sortons du bus à Latacunga, une ville un peu quelconque presque au centre de l’Équateur, pour prendre quartier dans l’Hostal Tiana. C’est depuis ici que notre trio partira à la découverte de la « Vuelta Quilotoa » que nous parcourrons en 4 jours/3 nuits. Le lendemain, nous prenons un petit bus local à USD 1,50 pour 2h de trajet de Latacunga jusqu’à Sigchos où nous démarrons le trek en direction de Isinlívi.

Vers 16h, nous arrivons – légèrement trempés - dans le super hostal Llullu Llama où nous nous réchauffons autour d’une cheminée à bois ou encore en leur superbe spa (!). Puis, d’autres voyageurs arrivent au compte-gouttes dont un couple anglais et un couple bernois, Gabi & Dänu. Après des discussions animées durant la soirée, nous décidons de partir à cinq le matin. Qui aurait pu penser que nous allions nous retrouver en Équateur avec trois autres suisses ? Oui, ben, nous non plus.

Pendant le trek, nous parlons en allemand, français et anglais (eh oui, c’est le défaut par excellence de notre culture « Röschtigrabe » !) et chacun s’améliore de quelques mots dans une autre langue. « Äuäää » comme le dirait si bien Dänu. Un peu plus tard, le groupe s’agrandit d’un canadien et d’une australienne – enfin, nous n'en sommes plus à un près. Ensuite, Yvonne fait connaissance avec les chiens locaux : Son mollet semble bien trop tendre, bronzé et à croquer qu’un chien sauvage lui court après et la mord décidément mais tendrement à travers le pantalon. D’accord, à vrai dire, elle aurait certainement eu meilleur temps de faire face au chien et de lui faire peur avec sa branche au lieu de le fuir en courant… encore une leçon apprise en voyage dont elle portera le souvenir pendant les prochaines 6 semaines.

Les prochains deux jours, nous nous baladons du haut en bas à travers les différents villages, passons des vallées aux collines, remontons à travers des petits lits de rivières secs et passons par des chemins mal-indiqués sans trop nous perdre. En effet, ce risque est bien réel étant donné que nous naviguons à l’aide des cartes et textes offertes par les hostels. Grâce à l’aventurisme de Francisco, nous arrivons directement aux points visés et avons même plein de temps pour « descansarnos » dans les différents hostels.

Après une nuit passée à Chucchilán au Cloud Forest Hostal, nous montons les derniers 1000m d'altitude qui nous séparent du bord du lagon volcanique impressionnant du « Quilotoa ». Il fait bien trop froid et le vent nous siffle aux oreilles pendant que nous admirons ce bleu intriguant. Nous sommes donc forcés à mettre toutes les couches que nous avons afin de ne pas avoir froid – Yann en compte quatre, Yvonne – the more the merrier, right ? – en compte sept. A-t-elle vraiment plus chaud… ?

Le bleu du lagon est fascinant ; nous sommes partis de 2800m et nous retrouvons maintenant à 4000m d’altitude – une première de notre voyage – wow ! Après avoir fait le tour du cratère où il faut faire attention à ne pas perdre pied, nous partons goûter un canelazo. Il s’agit d’un mélange de aguardiente chaud, panela (sucre de canne) et de agua de canela (eau chaude à la cannelle)… c’est spécial mais la boisson réchauffe définitivement nos esprits et nos cœurs.

Le lendemain matin, le quatrième et dernier jour du trek, nous nous levons à 05h pour faire des photos du lever du soleil. Cependant, ça se mérite : nous avons l’impression de devoir jouer aux statues de glace – le vent nous gèle le corps. Après une demi-heure en pleine bise, nous retournons rapidement au chaud où nous buvons notre mate de coca avec impatience. Après le desayuno (pain sec, œufs brouillés, margarine à gras trans-saturés et confiture artificielle), nous partons à la visite du deck à vue imprenable sur le Quilotoa qui fait sortir le vert/bleu de l’eau encore plus. Nous organisons spontanément une session de photographie pour mémoriser ce moment – voir ci-dessous.

Après un petit tour au marché local pour touristes, nous négocions le trajet en taxi pour rejoindre le prochain village depuis où le bus de retour part. Une fois dans le bus en direction de Latacunga, nous nous laissons bercer en sommeil dans les virages. Enfin, tous sauf un : Francisco doit rester debout pendant les 1,5h du voyage… :-/. C’est ça, voyager comme un local…

Le temps dans le bus nous permet de repenser au trek : Oui, car mise à part le premier jour, il a fait bien beau. Nous avons également plutôt bien mangé dans les hostals qui proposaient tous un forfait « logement + repas du soir + petit déjeuner » entre USD 15 et 18 par personne – surprise agréable pour notre budget. Pour ceux intéressés à découvrir la beauté de ce trek très bon-marché de 4 jours (dont 3 jours de « vraie marche »), voici les détails les plus savoureux, bien résumés, sur Along Dusty Roads.

De retour en ville et après une bonne douche chaude, nous nous offrons un bon repas au restaurant. Le lendemain, nous partons avec François et les Bernois pour trois jours à Baños, ville des sources thermales chaudes. Suivent la visite de la « Casa del árbol » et de la balançoire au bout du monde. Sauf qu'il pleut et que l’effet intimidant « uahhh » de la balançoire se retrouve un peu minimisée par le fait que l'on voit pas à 10 mètres. Cela reste une petite sortie sympa tout de même avant de partir aux bains thermaux le lendemain à 6h30 du matin avec les locaux du coin.

Finalement, le dernier soir arrive – nous allons bientôt continuer notre voyage sans François - après quasi deux mois. Dänu propose de faire griller des hamburgers faits maison dans la cheminée de l’hôtel où nous logeons les cinq (olé !). Après avoir fait les achats au marché, nous trinquons au voyage, au temps passé ensemble, aux bons souvenirs. Après quelques cusqueñas negras péruviennes (handover beer de Gabi et Dänu qui ont voyagé depuis 6 mois de la Patagonie jusqu’en Équateur et qui rentrent le 4 juillet en Suisse !), nous coltinons finalement nos sacs à dos bien trop lourds à la gare de bus avant de sauter dans un bus de nuit. de Baños à Guayaquil.

Comment le dire ? : Hasta pronto, amigo(s) ! Fue un placer viajar con ustedes !

Ou autrement dit : Nous nous réjouissons d’ores et déjà au prochain « cafeciiiiito » à boucle blonde merino… o porqué no, gordito?