Day 281: Huaraz & Santa Cruz Trek (4755m)

« Nos bagages ne sont pas arrivés!» s’exclame une couple canadien. Nous nous regardons et sommes tout de suite soulagés : pfiouuufff, nous avons nos sacs à dos et d’une manière générale, le trajet dans les sièges VIP était bien agréable – même mieux qu’en avion, selon nous. Étant donné qu’il n’est que 05h du matin, ici à Huaraz, nous sautons dans un taxi qui nous emmène à notre hôtel. Yeah !, nous pouvons déjà entrer dans la chambre où nous profitons encore de dormir quelques heures. En fin de matinée, nous sortons sur le toit de l'hôtel afin de découvrir le panorama de Huaraz qui est à couper le souffle. Yvonne trouve que l’air sent un peu comme à Flims aux Grisons en Suisse: c’est un mélange de bois fumé, d’air frais et sec mélangé avec quelques rayons de soleil bien intenses.

Une fois en ville, il nous ne faut pas beaucoup de temps pour repérer les bons cafés de la ville: Nous bruncheons au California Cafe - un des meilleurs brunchs du voyage - et découvrons le restaurant Trivio où les cafés sont simplement excellents (Nous avons une petite pensée pour François que nous venons de quitter). Dans le courant de notre séjour à Huaraz, nous laisserons bien quelques soles péruano dans ces deux lieux qui font du bien à notre âme et ventre voyageur même s’ils sont bien «gringos».

Pendant les deux premiers jours, nous découvrons la ville, observons un défilé militaire dans les rues et profitons de cet air frais au soleil intense. Puis, afin de nous acclimater à l’altitude, nous décidons de faire une sortie journalière au glacier Pastoruri, situé à plus de 5000m. C’est une journée tranquille avec beaucoup de route (deux fois trois heures) et seulement une heure de ballade dans les hauteurs. Malgré la simplicité de la visite, les vues sont spectaculaires : le glacier est impressionnant et nous sommes simplement éblouis par le nombre de six-mille-mètres de la Cordillera Blanca qui nous entourent. De loin, nous apercevons la Cordillera Negra qui – comme le nom l’indique – ne compte aucun « nevado » ou « raju » comme on dit en quechua ce qui signifie sommet enneigé.

Le soir, nous avons la chance de pouvoir rencontrer Béatrice, dit « Pachi », une bonne amie à Nadia, la belle-sœur de Yann. Lors d’un très bon curry thaï dans un restaurant qu’elle nous fait découvrir, nous discutons du Pérou, de son histoire, des la nourriture locale, de nos familles et évidemment aussi de Nadia:-) ! Nous profitons aussi de sa connaissance locale et goûtons la délicieuse bière Sierra Andina, produit natif de Huaraz.

Le lendemain, c’est le départ pour le Santa Cruz Trek qui nous emmènera en quatre jours de Vaquería (3600m), un tout petit village de paysan dans la Cordillère blanche, via le col Punta Unión (4750m) à Cashapampa (2900m). Les vues sont splendides malgré un peu de pluie au début et une mini-tourista pour Yvonne. Les nuits sous tente sont par contre bien froides et nous nous réveillons régulièrement pendant les quelques heures de sommeil. Chaque matin, nous buvons avec reconnaissance notre maté de coca (thé de coca) qui nous permet de nous réveiller proprement et d’activer le chauffage dans nos corps. Oui, le soleil change tout – et nous nous rappelons les mots sages de Nadia qui nous avait prévenus : « presque 30°C ressentis au soleil, mais un froid glacial dès que tu te trouves à l’ombre. » Eh oui, nous le confirmons.

Les quatre jours passés dans la nature nous ouvrent les yeux sur la beauté péruvienne et nous rappellent que nous-même, nous avons encore d’innombrables coins à découvrir en Suisse. Yvonne dira même que la grandeur de la Cordillère Blanche lui a permis de saisir la magie des montagnes; que c’était peut-être la première fois qu’elle a complètement compris ou apprécié ces géants de pierres formés il y a des millions et millions d’années. Les montagnes étant d’une grande importance spirituelle pour les Quechua, dont le peuple le plus connu sont les Incas, leur permettaient d’être plus « proche » des dieux et des ancêtres. « Ama suwa, ama llulla, ama quella » (ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être paresseux) était leur devise. A méditer…

Après avoir trinqué à la fin du trek avec Elio et Javier avec une bière « Cusqueña de trigo » à Cashapampa, nous prenons finalement un taxi colectivo pour retourner à Huaraz et nous admirons une dernière fois le paysage splendide pendant le trajet de deux heures. Après une douche bien chaude de retour à Huaraz, nous retournons à notre spot de « cafecito » préféré, au Trivio, et sautons, une nouvelle fois dans un bus de nuit vers 23h. Cette fois-ci, nous avons décidé de tester les sièges 160°- inclinables de la société Oltursa qui nous catapulteront jusqu’à la ville la plus grande du Pérou: Lima, capitale du ceviche. Enfin, après tout, cette ville s’appelle « lime » (= citron vert), ingrédient crucial d’un bon ceviche !