Day 416: Bangkok, Isa et Magali

Bangkok centre, Sukhumvit 13, le 19 novembre 2016, samedi soir, 20h30, 12e étage. Trois copines d’études se revoient après plus d’un an. Une en vacances en Thaïlande, la deuxième vivant ici depuis plus de trois ans et la dernière en voyage depuis un bon bout de temps : Isa, Magali et Yvonne réunies, yihaaa !

Les quatre jours passés ensemble nous permettent d’aller manger dans des restaurants pour une fois plutôt trendy et nouveaux. Gastro péruvien-japonais par exemple – ha, ça faisait longtemps! À ne pas oublier, l’excellente nourriture locale dont nous goûtons une bonne palette de choses dans la rue, sur les marchés, dans les restos. Avec Mag et Olivier en tant que guides locaux, nos petits pieds nous mènent tout d’abord de l’autre côté du grand fleuve Chao Phraya pour rejoindre le Bang Nam Phueng Floating Market, marché flottant, où nous visitons la petite presque-île à vélo.

Pendant les quatre jours à la capitale, nous faisons également un tour à Artbox, un pop-up market de hipster installé près de Chatuchak, le plus grand marché de Thaïlande à toute sorte de chose. Là-bas, les derniers trends sont apparemment des boissons sous forme de pochette d’infusion (« Blood Drip Drink »), le « Rainbow Drink », ou encore le « Dragon Breath Drink» qui permet de souffler de la glace carbonique dans le visage de son vis-à-vis. (http://www.ladyironchef.com/2016/11/artbox-bangkok/). Conclusion de la soirée passée aux nouveaux trends thaïs : ils aiment le sucré de toutes les couleurs. Plus c’est coloré, mieux c’est. Et comparé aux tendances anglophones d’Australie ou encore de Californie, peu de choses ici ont l’air naturel – il est bien plus important que ce soit artsy… et ça, ce l’est.

À Artbox, en plus de la nourriture, ils vendent des bijoux, des articles de décoration, des vêtements faits maison et beaucoup de bonne énergie. Et s’il faut leur laisser quelques chose aux thaïs, c’est la bonne énergie. Avec le décès tout récent du Roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, le 13 octobre, la période d’un mois de deuil national vient de se terminer juste avant notre arrivée. Tout le monde dans le pays et surtout à Bangkok s’était habillé en noir complet pendant au moins 30 jours, beaucoup même continuent de se vêtir foncé pendant les semaines suivantes. Nous faisons attention à ne pas mettre nos habits les plus flashy, cependant notre garde-robe étant limitée, nous ne pouvons pas complètement suivre les recommandations, mais on nous dit que nos têtes de touristes nous excuseront à moitié.

L’influence de sa Royauté ainsi que son excellente réputation maintenue par la famille royale fait que tous lieux publics (dont restaurants, hôtels et centre commerciaux) honorent sa Majesté à laquelle ils étaient extrêmement liés. Dans les arrêts de métro (Metropolitan Rapid Transit) et de BTS (=Bangkok Mass Transit System, un skytrain), les deux trains rapides de Bangkok éclusant plus de 750'000 personnes par jour à travers les bouchons géants de la ville, la plupart de la publicité est remplacée par des images du Roi et des remerciements écrits en thaï et anglais. La musique de fond dans les arrêts et centres commerciaux consiste exclusivement en des enregistrements des groupes jazz dans lesquels le Roi, un saxophoniste passionné, a joué. Dans les lieux de restauration et de commerce se trouvent des images et des petits reliquaires qui essaient de faire perdurer la ‘luminosité’, la ‘splendeur’ ainsi que ‘l’amour’ que le Roi régnant pendant 70 ans (et 126 jours si l’on veut être très précis) a apporté à son peuple. Quand les lieux de mémoire sont un peu plus riche en décorations, images et fleurs, on y trouve également un livre de condoléances dans lequel les thaïs peuvent signer ou exprimer leur tristesse de la perte récente du Royaume de Thaïlande.

Même si officiellement, les thaïs n’en parlent pas, les bruits du couloir concernant la succession au pouvoir courent vite. Le fils du roi, Maha Vajiralongkorn, sera – après une période d’attente et de préparation – proclamé roi le 1er décembre 2016. Etant donné que la loi de lèse-majesté est prise très au sérieux en Thaïlande, nous laissons toute personne intéressée par les « juicy détails » concernant les délires du fils parcourir le chapitre « Private Life ( Mariage & Issues) » sur Wikipedia ou encore taper son nom dans le champs de recherche Google. Les termes « Munich », ou « dog » ajoutés, cela donnent certainement de quoi réfléchir... :).

Suivent encore la visite du Peninsula Bangkok, du Wat Pho, d’une balade à travers China town et ses délicatesses séchées que nous refusons de goûter (ailerons de requin, champignons, racines et bien plus de choses inidentifiables…) jusqu’à ce que nous trouvons par hasard un superbe ‘Beijing duck’ pour nous donner un petit avant-goût de Hong Kong. Encore un petit verre dans un bar avec Antoine, ancien EHL-ien lui aussi, suivi par un repas plein de bonnes choses avant de passer une belle soirée avec Isa et Lu.

La surprise en terme de découverte de nourriture internationale reste un restaurant japonais qui nous a été recommandé par des amis de Yann : Nagiya Nihonmachi à K Village à Bangkok. Spécialité de la maison : Sashimi de poulet (cru bien entendu)! Nous sortons, la panse pleine de bonnes choses et le sourire jusqu’aux oreilles. À quelques tables à côté, un groupe de thaï se saoulent au saké après saké et animent tout le restaurant. Nous nous sentons à la maison et sommes au clair: bientôt ça sera le Japon que nous aimerions découvrir.

Le lendemain, nous nous décidons de monter au nord. Après du temps passé dans les centres commerciaux et avec deux nouvelles lunettes de soleil sur nos nez - Yvonne a déjà réussi à en casser/oublier quatre paires depuis le début du voyage – nous nous envolons finalement à Chiang Rai.

Merci beaucoup, Mag & Olivier, Isa & Lu – ça a été fabuleux de vous voir à Bangkok. De partager ces moments avec vous - à très bientôt par ici ou par là...