Day 341: Rapa Nui (Île de Pâques)

Yann regarde à gauche à travers les hublots de l’avion. Il semble faire nuit dehors car le verre est foncé. Puis, il regarde à droite où le soleil passe à travers les fenêtres. Il tourne à nouveau sa tête. A gauche il fait nuit et à droite jour ? Comment c’est possible… ? Cette question nous trotte dans la tête jusqu’à ce que l’on comprenne que cet avion de LAN Chile est super neuf et qu’il n’y a plus de volets roulants pour empêcher la lumière de rentrer. Non,maintenant cela se fait avec des cristaux liquides qui se foncent. Ha, alors si ça ce n’est pas d’une coolitude :-)… 

C’est notre premier vol depuis les Galápagos et nous profitons du confort de six heures jusqu’à notre arrivée sur ce petit confetti dans l’océan pacifique : Isla de Pasqua ou Rapa Nui (= grand Rapa). 164km2 de surface, comptant entre 3'000 et 5'000 habitants, selon les sources, et située ( ou perdue :-) ? ) à environ 3600 km du continent américain.

Notre avion atterrit vers 12h30 et nous nous retrouvons à Hanga Roa, le chef-lieu, où nous dégustons des empanadas (le reste étant très cher) et louons deux vélos. Il fait plutôt bon mais il y a du vent, donc nous prenons nos pulls avec nous. L’île est en gros un triangle et s’étale jusqu’à 23km à l’endroit le plus large. Nous pédalons le long de la côte est à la recherche d’un premier Mo’aï, statue monumentale sculptée entre 1250 et 1500 sur l’île mesurant entre 2.5m et 9m de hauteur et pesant en moyenne 14 tonnes.

Et tout d’un coup, la première est là. Nous nous arrêtons et nous approchons. Nous essayons de la regarder dans les grands yeux. Ha, quelle tête énorme – on pourrait presque dire qu’il a pris la grosse tête ?!

Nous visitons Rano Raraku et Tongariki, deux lieux sacrés, où nous trouvons de dizaines de statues, des fois plus, des fois moins bien conservées. Certaines sont un peu tombées de côté ou il leur manque un bout de la tête ou du nez ; mais tous sont tellement grands, impressionnants, présents. Boah!

Sur la route de retour, nous pédalons contre le vent. De temps en temps, on se fait dépasser par le touristes en voiture ou motos. La plupart reste entre trois et cinq jours. Nous devons nous contenter de 10h, mais au même temps l’île reste petite et chère, du coup cela nous va très bien. Nous continuons à pédaler. Et marchons le dernier petit bout… jusqu’au prochain empanada.

Le soir, nous nous baladons le long de la côté ouest où un spectacle qui célèbre les plus belles femmes de Rapa Nui a lieu. Toutes portent une couronne de fleurs dans leurs cheveux principalement longs et légèrement bouclés. Leur teint mat et les robes de couleur complètent le côté exotique dans nos yeux. Et puis elles dansent accompagnées d’un groupe de musique local. La fête s’achève avec un grand repas où tous les locaux mais aussi touristes sont les bienvenus. Nous goûtons les patates douces encore plus douces que dans nos souvenirs et échangeons quelques mots avec une maman et sa fille – en espagnol - l’île, même si perdue au milieu de nul part, appartenant encore au Chili.

Finalement, nous nous dirigeons vers Ahu Tahai, un autre spot depuis où nous admirons le coucher de soleil, avec quelques moais qui nous disent gentiment au revoir. Le soleil couchant se cache derrière des nuages, un bateau de ravitaillement s’installe pour la nuit à quelques centaines de mètres devant l’île.

Vers 22h, nous sommes de retour vers le petit aéroport où nous avons pu laisser nos sacs à dos. Le check-in est fait en deux minutes et après un verre au bar, nous nous envolons avec LAN Chile en direction de la Polynésie française où nous retrouveront Fabby.

Ceci restera probablement le vol le plus exotique de notre vie: IPC – PPT.