Day 290: Lima la Grís & 38h de bus

Notre séjour à Lima est coupé en deux : Tout d’abord nous découvrons divers quartiers de cette cité sous couvercle gris aussi surnommée « Lima la grís ». En effet, nous ne verrons jamais de bout de ciel bleu pendant tout notre séjour ici. Sur le programme: promenade à travers Miraflores, le quartier chic en bord de mer, puis passage par Barranco pour manger une bonne glace, boire un café ou encore visiter la petite galerie de Mario Testino "MATE". Suivront la visite de Lima Centre, du barrio chino, de San Isidro et de San Borja avant de terminer avec une septième visite chez un ophtalmologue pour Yvonne: les chalazions aux yeux ne vont pas encore mieux et s’agrandissent même…

L’autre part du séjour, nous le passons à bien manger (ceviche, tigre de leche, causa, lomo saltado, etc.), à charger nos batteries, à parler à nos proches ainsi qu’à planifier la suite de notre voyage. Tout cela est rendu possible grâce à la famille de Nadia, qui nous met, très gracieusement, leur « casa » à disposition. Pour une des premières fois, nous nous sentons à nouveau un peu « à la maison », un sentiment agréable mais aussi étrange lors d’un voyage aussi long. Un immense merci à Nadia, ses frères et sœurs et ses parents pour l’accueil incomparable -c’est simplement énorme d’avoir ouvert vos portes autant pour nous.

Cerise détestée-aimée sur le gâteau: nous vivons un tremblement de terre de 5.3 ML de magnitude. Quand nous réalisons ce que c’est, nous nous regardons avec un mélange de « étonnement-aventurisme-et-choc ». « Ah, vous n’avez pas encore vécu un vrai tremblement de terre », nous dit Gurin, le cousin de Nadia. D’accord, ce n’était heureusement pas le « terremoto » de l’année, mais il nous a bien fait sursauter. A savoir qu’un mois plus tard, plusieurs personnes meurent lors d’un tremblement de terre de quasi la même magnitude à Arequipa, une ville plus au sud de Lima. Heureusement que les infrastructures dans la capitale supportent plus de mouvements de terre que les maisons faites en briques de limon du sud.

Après réflexion et pour continuer à voyager lentement, nous décidons de prendre le bus de Lima à Cusco et renonçons à l’avion. Ce que nous ne savons pas encore: Ce trajet étant déjà long à la base (22h), il nous faudra quand-même 38h pour finalement arriver à la destination finale de Cusco. Que ce qu’il se passera ? Ben, oui, pas grand-chose justement:

Nous optons de voyager avec la compagnie Moviltours étant donné que notre transfert à Huaraz avait été très agréable auparavant. Nous partons comme prévu vers 14h30 de Lima. Cependant, peu après Nasca, même pas encore à la moitié du trajet, le bus s’arrête autour de minuit, les lumières s’allument brusquement et le moteur s’arrête. Pendant les deux heures suivantes, les deux chauffeurs et le « garçon » du bus essaient de réparer le moteur tombé en panne. Vers deux heures du matin, ils entrent chez nous dans le bus et enlèvent une rangée de sièges pour bricoler le moteur situé en-dessous. Encore deux heures plus tard, vers 04h, nous pensons continuer notre voyage, mais le bus avance seulement à 5-10km/h pendant au moins quatre heures. Autant dire que nous ne bougeons pas. Nous regardons divers films à la télé interne et essayons de passer le temps sans trop nous embêter. Vers 9h, nous sommes complètement arrêtés à las Pampas Galeras, un parc national au milieu de nul part et nous attendons. Et attendons, et attendons…

Les informations données (« le bus doit venir depuis Lima et sera là dans 2, 3h ») s’avèrent comme fausses et nous attendrons jusqu’à 16h pour le mécanicien du service de secours Scania. Une heure plus tard, le dommage semble être réparé et le bus pourrait repartir. Sauf que les chauffeurs veulent attendre le bus de remplacement qui est venu depuis Lim - en gros pour rien. Petit détail: ce deuxième bus nous apportera notre souper. N’ayant rien eu à manger depuis 8h le matin, nous ne disons pas non malgré le temps d’attente supplémentaire.

Un peu après 17h, nous repartons finalement avec 16h de retard. Vers 05h le lendemain – après 38h (!!!) passées dans le bus - nous arrivons enfin dans notre hôtel à Cusco (3400m) où nous tombons dans un sommeil comateux jusqu’à 11h30, temps obligatoire du check-out déjà prolongé après cette nuit bien trop courte. Une fois réveillés, nous partons pour nous faire rembourser les billets de bus du trajet interminable. Nous réussissons au deuxième essai - et nous apprenons : Come what may – we will handle it !