Day 327: Valparaíso, Viña & Santiago

Cela nous a pris un bon moment pour comprendre ce que les hispanophones voulaient dire lors qu’ils s’écrivent « Jajaja… » dans un message. Au début, Yvonne pensait encore naïvement qu’on essayait de lui écrire en allemand. Elle a bientôt compris qu’il s’agissait de la manière la plus simple de rigoler en espagnol (les ‘j’ sont prononcés comme le ‘ch’ allemand). Depuis cette découverte novatrice au Mexique, ces deux lettres sont devenu nos compagnons de voyage et nous « jajaja-sons » autant que possible dans nos messages à nos amis latino-américains.

Après avoir experimenté un froid de canard au nord chilien, nous arrivons chez Javier, Marcela et leur fille Madga. Ces trois vont devenir notre famille d’adoption temporaire pendant une semaine. Javier et Marcela sont un couple typiquement chilien vivant dans la périphérie de Santiago de Chile. Ils ont accueilli Veronika, la sœur d’accueil YFU slovaque d’Yvonne, lors de son stage chez YFU Chile pendant quatre mois en 2011. Restés en contact avec notre chère « Veronicka » (Brot Dich!) depuis, ils nous ont également ouvert leurs portes. Ainsi, nous suivons des repas typiques d’une vie chilienne, que ce soit la « parilla chilena » préparée dans le jardin par le chef de la maison lui-même ou encore dans un restaurant traditionnel avec un show de danse nous faisant voyager dans les différents coins de ce pays incroyablement long et étroit.

On nous avait mis en garde : « Ah, vous verrez, les chiliens sont un peu bizarre. On ne les aime pas trop. » De la Colombie jusqu’en Argentine, les opinions ne différaient pas trop. « Et en plus, cet accent, quelle horreur ! Impossible de comprendre ce qu’ils veulent dire – ce n’est pas de l’espagnol. » Ayant ces mots en tête, nous étions bien curieux de voir ce qu’il se cache derrière tout ce bla bla. Après presque trois semaines chez les ‘chilenos’, on doit admettre que leur accent demande un tout petit peu d’entrainement pour être compris et qu’il ne sonne pas très doux aux oreilles. Mais à part ça, ce sont des gens très chaleureux qui nous ont énormément aidé et partagé un peu leurs vies avec nous. Donc: total rubbish!

Par exemple Max. On le rencontre lors de notre sortie aux geysers au nord du Chili. Il est médecin et y passe quelques jours de vacances. Yvonne lui parle de ses yeux pas encore guéris et demande s’il connaît un bon ophtalmologue à la capitale. « Oui, bien sûr», il nous confirme, « mon ami Daniel ». En deux jours, Max organise un rendez-vous officiel-inofficiel pour Yvonne à la capitale où elle pourra se faire contrôler les yeux par 1) un spécialiste, 2) tout de suite et en plus ...- et ceci est quand-même le comble de de l’incroyable - 3) c’est offert ! Sanitas lui doit au moins une invitation pour une fondue en Suisse (« jajaja :-) ») !

Nous visitons la capitale de ce pays dont l'économie est la plus forte en amérique du sud. Nous passons par le centre avec ses musées, la laza de Armas, el Palacio, el cambio de guardia, montons sur San Cristóbal et la Torre Costanera le soir, passons dans les cafés et les malls (encore !), ceci à pied, transports publics ou avec notre guide privé, Señor Javier. En effet, ce papa d’accueil adore faire découvrir sa ville aux visiteurs et nous fournit explication après explication. Yann étant un autre « papoteur de service », ces deux passeront des heures (et des cigarettes) pour faire le tour du Chili, du monde et de la vie…

Il faut absolument visiter Valparaiso nous avait dit Gordito à plusieurs reprises, « vous allez aimer ». De acuerdo – nos vamos ! Pendant trois jours, nous nous promenons dans les rues colorées de cette ville portuaire qui se montre d’une part chic, mondaine et artsy avec ses tags, peintures et cafés à y passer des vies entières buvant du café (ou un vrai chocolat chaud comme à ‘El Desayunador’ dans les hauteurs de Valpo). Mais d’autre part, elle se est aussi un peu sombre, légèrement ‘dogdy’ et agitée comme nous l’avons souvent ressenti dans les villes portuaires visitées.

Yvonne sykpe avec la Suisse (Coucou, Léna :-) ), Yann prend des photos, on mange local – empanadas, délicatesses chiliennes (salades, viandes, légumes etc.) et de bons fruits de mer. A Santiago, on apprend que les chiliens raffolent de pain blancs (‘Cúantas marraquetas, Javier :-) ?) et que le Chili est apparemment le consommateur de pain le deuxième le plus important du monde après l’Allemagne si on veut croire à LaSegunda.com. A notre étonnement, le repas du soir de Javier et Marcela consiste en un ‘Chäsbrot’ typique, comme diraient les suisse-allemands : Pain accompagné de fromage, charcuterie et quelques chose de sucré.

La ville nous plaît et nous trainons dans différents coins pour goûter des choses différentes et nous préparer pour notre prochaine aventure : les îles ! Yvonne décide – sans succès – de réclamer auprès de GoPro une caméra de remplacement comme elle ne s’allume plus et décide du coup que pour la Polynésie, elle va s’offrir tout de même un nouvel appareil subaquatique: une belle petite Nikon AW 130 qui passe jusqu’à 30m de profondeur sans case. On nous avait dit que l’électronique en Amérique latine restait chère mais que le Chili était le meilleur endroit pour s’en procurer. Cependant, les prix sont 30 à 40% plus élevés qu’en Suisse, hum… !

Après une semaine d’immersion complète à la chilienne, nous passons le dernier repas avec Marcela et Javier. Mille mercis encore une fois pour votre adorable accueil et votre générosité! Puis, à 4h du lendemain, nous partons finalement en direction de l’aéroport... pour rejoindre Rapa Nui, c’est-à-dire l’Île de Pâques !

P.S.: Et avant que nous l’oublions: nous étions au ski. Oui, oui ! S-k-i. Trois jours avant de se balader en maillot de bain dans les îles du pacifique. Quelle folie, quel luxe! Et Yann a même décidé de se mettre deux planches aux pieds au lieu d’une (en raison de l’état des snowboards loués). Trop bien, cette sortie journalière depuis Santiago en bus jusqu’à Valle Nevado. Après-ski compris :-).