Day 320: Salvador de Jujuy & Salta

Après l’austérité et le froid des derniers jours en Bolivie, le soleil nous souhaite la bienvenue à Villazón – enfin ! Arrivés à la frontière, nous faisons, une fois de plus, la queue pour pouvoir sortir du pays. Après une heure et demie, nous arrivons enfin au guichet de l’immigration argentine. «Chop, chop», et nous arrivons enfin dans ce pays énorme qui fait rêver de vin, de viande ou encore d’un tango endiablé.

Nous avons une chance énorme: Lorena et Martín, argentins rencontrés en Colombie en juin, nous ont invités chez eux à San Salvador de Jujuy au nord de l’Argentine. Ils sont venus jusqu’à la frontière – quand-même à 300km l'aller! - pour venir nous chercher. «C’est juste à côté, la frontière n’est pas très loin pour nous», dit Lorena en souriant. «No se preocupan, estamos acustumbrados a estas distancias». Pfiouuuu, pour nous « juste à côté » ne signifie en effet pas de conduire une distance équivalente à la longueur de notre petit pays, cependant nous sommes contents de ne pas devoir faire ce trajet en bus.

Nous nous arrêtons sur le chemin à Humahuaca pour manger à l’argentine: empanadas, escalope à la napolitaine, humitas et pâtes. Ça passe bien car nous n’avons quasiment rien mangé pendant tout le trajet en bus, à force d’éviter une gastro bolivienne. Une fois touché le sol de Jujuy, nous sommes chaleureusement accueillis par Pepe Mujica (nommé d’après l’ancien président d’Uruguay) et Cali, les deux chiens de Lorena, et une maison belle, grande et surtout confortable nous attend pour ces prochains jours.

Après une nuit de luxe – surtout en comparaison de la Bolivie - nous découvrons les alentours: la compétition d’Enduro, une sorte de motorcross, dont Martín est co-organisateur. Des petits ‘choripans’, une variation de hot-dog avec un chorizo et de la garniture, feront notre almuerzo argentino, puis nous partons à la « Valle de Reyes » à quelques kilomètres. Pour terminer, nous découvrons le lieu de travail de Lorena: elle élève des cochons et vaches à la campagne. Quelle chose incroyable, autant plus qu’il y a environ 30 nouveau-nés! Etant donné qu’une des maman-cochons n’arrive pas à produire assez de lait, nous finissons par donner le biberon aux petits cochons âgés de deux jours. Le lendemain, un des petits dormira même chez nous à la maison, il a vraiment besoin de soins… jamais nous n’aurions pensé que nous passerons la nuit avec un véritable petit cochon sous le même toit :-). Yvonne est aux anges…

Le soir, une surprise nous attend: notre premier «asado argentino» avec Mauri et Josefina, des amis du couple. Yann suit de très près la préparation des délices argentins: acheter beaucoup de viande - environ 1 kg par personne - créer une réserve de braises bien chaudes ramassés en petit tas sur un côté du barbecue avant de les distribuer petit à petit sous la viande. Ensuite bavarder tranquillement entre mecs jusque ce que tout soit prêt, un Fernet Branca–Cola obligatoire à la main tandis que les chicas préparent des salades - bien sûr biiien moins importantes que la viande. La soirée se termine finalement au petit matin et nous n’arriverons même pas à finir toutes ces bonnes choses: il restera un petit goût de la fête pour le repas du lendemain midi. Hmmm… ça c’est de l’échange culturel :-) !

Le lendemain après-midi, nous nous rendons au Cerro de los Siete Colores à Purmamarca où nous nous dégourdissons les jambes afin d’admirer les pierres colorées. Nous mangeons une petite «tortilla», qui ressemble fortement à un petit calzone chaud rempli de fromage et jambon cuit. Puis nous passons au supermarché, faisons les courses et cuisinons des pâtes carbonara pour nos deux hôtes et terminer cette journée bien cool. Gracias Lorena y Martin!

Dernière mission à Jujuy: Envoi d’un colis. Ce qui n’est pas si simple que ça.

A la poste:

  • Nous: Bonjour, nous aimerions envoyer un colis en Suisse. Le-voici.
  • Employé des Correos Argentinos: Muy bien, mais vous devez tout d’abord passer à la douane.
  • Ahhh, d’accord, mais elle est où?
  • Voici l’adresse.
  • Merci. On y va maintenant. La poste a ouvert jusqu’à quand ?
  • Nous fermons à 13h et rouvrons à 17h.
  • D’accord, merci !

A la douane:

  • Nous: Bonjour, nous aimerions envoyer un colis en Suisse. Il paraît que nous devons le faire « approuver » chez vous.
  • La douanière: Nous fermons à 13h.
  • Euh… oui, mais il est 12h20.
  • C’est trop court avant 13h étant donné que la poste ferme à 13h, elle aussi.
  • Oui, mais a poste rouvre à 17h, donc on pourra envoyer le colis plus tard.
  • Non, ce n’est pas possible.
  • Mais… Nous ne comprenons pas très bien pourquoi… ?
  • Le colis doit être posté à la poste dans l’heure qui suit l’accord de la douane.
  • Ahhh, d’accord mais si vous pouvez vérifier le colis maintenant, on aura encore le temps de l’envoyer.
  • Je vais voir avec la poste.

L’employée se met lentement en route et traîne les pieds jusqu’au prochain téléphone. Deux minutes plus tard elle revient en nous regardant d’un air ennuyé.

  • Elle: Vous avez du papier kraft?
  • Nous: ???
  • Pour emballer le colis.
  • Ben… non ?!
  • Eh ben, alors ça n’est pas possible pour aujourd’hui. On va fermer dans une demie heure. Au revoir!
  • ?!?... :-)

Nous réussissons finalement a envoyer notre colis depuis Salta, une ville à deux heures de bus au sud de Jujuy. La procédure reste longue mais les gens sont plus sympa. Et la douane est située dans le même bureau que la poste ce qui simplifie grandement les aller-retours. Et enfin, après une heure et demie et 300g de ruban adhésif, nous terminons finalement l’opération «paquete argentino» et visitons enfin la ville de Salta.

Des breakers s’entraînent sous la coupole du parc de la Plaza de Armas. Des mendiants nous demandent des sous chaque dix minutes. Le soleil brille et chauffe nos corps. Et pour accompagner les nombreux cafés de Yann, et Yvonne maintenant, des verre d’eau pétillante: une première et un must… décidément l'Argentine, mis à part sa douane, sait mettre les formes!

Au plaisir de revoir nos amigos argentinos un jour - et surtout gracias por todo! Quel accueil inoubliable...